
Quoi de mieux pour les fêtes qu’un hommage à Tati ? Portés par une poésie et un humour empruntant au burlesque, le scénariste, réalisateur et acteur insuffle à ses films sa tendre nostalgie. Retrouvez dès ce soir à 20h55 Les vacances de monsieur Hulot, à 22h20 le documentaire Tati express et à 23h20 Trafic. Seront diffusés le 28 décembre à 20h55 Mon oncle, à 22h45 Jour de fête et à 0h10 Play Time.
Ce dernier en particulier est le manifeste de Tati. Derrière Play Time se cache un projet titanesque avec la construction d’une ville qu’il désirait voir devenir un plateau pour d’autres réalisateurs. Paradoxalement ce sommet d’esthétisme est son pire échec. La cité est détruite et le cinéaste est en faillite. Play time est un film mal-aimé et pourtant il relève de la fascination. Comme à son habitude, son personnage déambule dans un Paris froid et déshumanisé. Les rues comme les intérieurs ne sont plus que lignes et angles droits et déclinaisons de gris, l’humanité a des allures de ballet robotique. M. Hulot traîne sa maladresse dans ses rendez-vous professionnels, dans les grands magasins ou les retrouvailles avec un ancien ami. Cette partie centrée sur la ville est l’occasion d’élaborer des tableaux artistiques où les hommes ne s’éloignent jamais des chemins dessinés par les architectes contemporains. Arrive au coeur de cette immensité la sublimissime séquence du restaurant qui apporte avec elle un concentré de burlesque admirablement interprété. Le restaurant est immense et conçu pour les dîners chics, sauf que le jour de son inauguration les travaux ne sont pas terminés. L’architecte tente des cache-misères quand toute la gravité du lieu s’effiloche lentement au cours du service. Tati y oppose le contrôle à l’ivresse.
Sensible aux bouleversements de l’époque, Tati pose un regard à la fois dubitatif et malicieux sur la modernité. Rendons hommage à une oeuvre à l’esthétique inégalée et à l’humour permanent et pertinent, distillé avec intelligence.

Ah, merci à toi et merci Arte. J’adore Tati. J’avoue avoir une petite préférence pour les vacances de M. Hulot, mais les gags inventifs continuent de me faire rire après tant d’année
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😉 Chaque année Arte a sa petite rétrospective magique et un choix d’autant plus judicieux quand on sait à quel point sa modernisation du slapstick a influencé la comédie britannique. Tu résumes ça parfaitement, contrairement à beaucoup de comédies découvertes pendant notre enfance, les oeuvres de Tati gardent leur capacité d’émerveillement au fil des années.
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Tout est bon dans le Tati! les Vacances de Monsieur Hulot, découvert lors de sa réédidiont dans une salle de Beaubourg, fut une découverte, disons, déconcertante. J’aime assez, mais par courtes saynètes. la famille de Mon oncle est désopilante. Heureux Noël Amandine!
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Quelle chance, j’adorerais voir ne serait-ce qu’un seul de ses films en salle. Je peux comprendre ta surprise dans ce mélange de sketch et de déambulation. J’aime aussi la famille de Mon Oncle et j’ai un faible pour ses invités, tous tellement sûrs d’être à l’avant-garde. Merci j’espère que tu as passé un joyeux Noël !
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