Série : Mes personnages masculins favoris !

Je pensais m’attaquer à un billet détente et je n’ai pas cessé de me demander si tel choix ne relevait pas juste d’un jeu exceptionnel que d’une psychologie intéressante même si certains sont ici présents autant pour leur développement que leur interprète. Mon choix s’est porté sur des personnages profonds, à l’écriture riche et aux évolutions (ou possibilités d’évolution) intéressantes.

 

Perceval le gallois (Franck Pitiot – Kaamelott)

Perceval - Kaamelott

Complètement con et complètement attachant. Perceval est une merveille tant pour ce qu’il offre aux téléspectateurs qu’aux autres personnages. Il agit comme un révélateur, en particulier lors de ses rencontres avec le roi. Perceval est aussi plein de surprises. Ses dons pour le calcul mental et sa fabuleuse destinée contraste avec sa naïveté. Cette dernière, d’ordinaire est insupportable, est dans son cas parfaitement abordée. Il est totalement ignorant des dangers du monde et de son statut et n’hésite pas à se lancer dans des aventures périlleuses sans attendre. La prouesse de Perceval est d’être aussi hilarant que touchant, un caractère d’une finesse rare, même dans les séries dites dramatiques. Son inculture amène autant de moments hallucinants (vocabulaire, lecture) que de véritables réflexions (la retraite). Lors des 2 dernières saisons, sa méconnaissance des étiquettes en fait un des seuls personnage sincère et anticipateur de la débâcle à venir.

 

Ned Flanders (Les Simpson)

Ned Flanders

Voilà une jolie surprise. J’ai commencé à visionner cette série alors que je devais avoir à peine cinq ans. Je n’avais jamais vraiment fait attention à ces personnages. Et alors que je lisais récemment les portraits des candidats républicains à la présidentielle américaine, toute la caricature du cul-béni américain se trouvait matérialisé. Si Ned Flanders est présent ici c’est pour la merveilleuse complexité qu’il offre. Mielleux, doux et attentionné en apparence et profondément réactionnaire version tea-party. Le genre de type qui nous donne envie de vomir et pourtant s’avère un salutaire contrepoids à l’égoïsme d’Homer. Avec sa chemise mouillée et ses abdos apparents Flanders ne laisse pas indifférente Marge. Lisa et Bart l’apprécient pour ses rapports paternalistes et protecteurs qu’Homer ne veut leur offrir. Emouvant lors de son veuvage, maladroit avec les femmes et profondément naïf face à la loi et l’ordre Ned Flanders est incontestablement un personnage attachant malgré des idées que je suis trèèèèèèèèèèèès loin de partager. Malgré un tel gouffre entre ses idées et son comportement rien n’apparaît trop décalé ou invraisemblable. Ned Flanders s’est développé avec nuance, lenteur et humanité.

Heinrich Muller (Richard Sammel – Un village français)

Richard Sammel - Heinrich Muller

Un regard perçant, des yeux bleus, des cheveux blonds bien peignés, un phrasé maîtrisé et une élégance à toute épreuve. Pour incarner le chef de la gestapo Richard Sammel a préféré puiser dans le charme et la persuasion que la terreur et la force brute. Son personnage oscille entre l’atrocité de ses actes et idées en tant qu’employé du Reich et l’homme blessé et amoureux. Une belle ordure dont on redoute la fin, une magnifique composition n’oubliant jamais que derrière chaque monstre se cache un homme. Heinrich Muller est un sublime jeu d’équilibriste, capable de retourner son auditoire sans violence apparente. Il peut se montrer subtile sans faire étalage de cruauté visuelle.

 

Lester Nygaard (Martin Freeman – Fargo)

  Martin Freeman - Fargo

Quelle progression impressionnante pour Lester Nygaard ! C’est un looser, se laissant marcher sur les pieds par tout son entourage. Sous des dehors de grand enfant Lester se découvre des penchants insoupçonnés. Toujours charmant et souriant envers les autres, sa voix flanche rapidement à l’heure des confrontations et des choix. La force est un apprentissage compliqué, se tenir la tête droite n’empêchera pas à sa voix de se voiler, à son regard d’hésiter. Avec un corps et un visage aussi expressifs Lester ne cache pas sa jubilation et ses doutes. Il aime jouer au dur, se donne une posture qu’il a du mal à assumer, ce qui lui confère curieusement des accents comiques.

 

Michael Scott (Steve Carell – The Office US

Michael Scott - Steve Carell

« Hello, Michael Scarn, nice to meet me. » Je vous présente le ringard absolu, l’incompétent, l’enfant capricieux. Ce personnage est une oeuvre de la comédie. Au premier abord Michael Scott est une tête à claque juste bonne à faire le guignol. Au fur et à mesure des saisons il se révèle par son enfance et son rapport aux autres. C’est exactement le genre de type qu’on adore détester avant de découvrir son mal être. Le Michael public et le privé se développent parallèlement et se nourrissent. Et s’il se découvre souvent par ses rapports à ses collègues et petites amies il parvient à débiter quelques monologues intéressants. Grâce à Steve Carell et son visage en pâte à modeler il est capable de passer du ridicule à l’émotion en une fraction de seconde. Micheal Scott est entier, se donne trop, manque de pudeur, nous énerve et pourtant on finit par se prendre de passion pour lui malgré sa connerie et sa méchanceté.

Arby (Neil Maskell – Utopia)

Neil Maskell - Utopia

Ce n’est pas vraiment le candidat idéal pour être un tueur à gage déshumanisé. Arby est un portrait incroyable et audacieux. Corpulent et asthmatique on l’imagine mal courir après ses cibles et pourtant. Masse informe aux habits fatigués il détonne dans cet environnement saturé et aux lignes de fuite qu’ils cassent par ses courbes. En apparence simplet les nombreuses révélations à son sujet révèle sa richesse cachée. Je ne peux pas en dire plus tant cette série est riche et le moindre détail risque de spoiler l’intrigue.

Tony Soprano (James Gandolfini – Les Soprano)

Tony Soprano

Que dire de ce monument ? Arrivée à la fin des Soprano je ne lui souhaitais qu’une fin tranquille. Ses actes, son métier sont ignobles, l’homme est colérique et violent. Personnage le plus complexe que j’ai pu voir, ses motivations et ses émotions m’empêchent de le condamner. Immense par sa présence physique et son charisme, sa simple venue parvient à apposer calme et respect à une situation conflictuelle. Tout chez Tony Soprano est décortiqué : ses liens familiaux, amicaux et professionnels, ses ambitions, ses blessures, sa force et ses questionnements. Tony n’évolue pas il se dévoile. Les affaires mettant en concurrence ses intérêts à ses sentiments expose un homme difficile à cerner. Où commence le mafieux, où s’arrête l’homme ? Son comportement face à ses proches et en cela étrange, Tony se cache derrière sa brutalité quitte à somatiser ensuite. De nombreuses décisions le hantent sans qu’il ne puisse s’en libérer au risque de ternir sa réputation de capo dei capi.

 

Je termine par une liste de personnages à beaux potentiels et pas suffisamment développés, présents lors d’une seul saison ou impliqués dans une série dont les ambitions sont ailleurs : Lee Ashworth (James d’Arcy Broadchurch). Rick Grimes (Andrew Lincoln – The Walking dead). Stannis Baratheon (Stephen Dillane – Game of thrones). Oliver Thredson ( Zachary Quinto – American horror story – Asylum). T-Bag (Robert Kneeper – Prison break).


31 réflexions sur “Série : Mes personnages masculins favoris !

  1. Oh c’est trop drole ! J’ai prévu un article sur mes personnages féminins préférés dans les séries pour cette semaine !! C’est bon pour la parité ˆˆ Concernant mes préférés hum je pense d’abord à Will McAvoy (The Newsroom), Sheldon Cooper (The Big Bang Theory), Peter Petrelli (Heroes), Schmidt (New Girl), Pacey (Dawson), Spencer Reed (Esprits criminels), Butters (South Park), Jack Shepard (Lost)… J’en aurai bien épousé quelques uns parmi ceux-là ˆˆ

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    1. Âh ah excellent ! Pas un seul nom en commun ! Faut d’abord que je vois leurs têtes… mmhmm … Tu me rappelles que je dois commencer The Newsroom.
      Hâte de voir tes choix, j’en ai commencé un dans ma tête et j’ai un peu de mal à l’étoffer. Les rôles féminins sont trop souvent anecdotiques ou caricaturaux…

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  2. Ahh, Flanders dans un tramway nommé Désir, graouw…
    Pour the Office, je suis plus de la team UK, donc David Brent est un de mes persos préférés. j’ajoute, bien évidemment Dr Who et Moss de The It Crowd. Je me dois aussi d’ajouter 2 personnages de Deadwood, qui est quand même gavé de supers personnages: Le génial Swearengen et le formidable Doc Cochran (en même temps, Brad Dourif, je peux pas résister).

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    1. ^^ ça m’avait fait un choc tous ces muscles, il cache bien son jeu ce Neddy.
      Évidemment la maison mère ! Après l’avoir vu dans Fargo j’ai hâte de revoir Freeman, sans compter l’approche de Gervais parait-il « dérangeante ».
      Rah j’entends trop parler de Deadwood, à programmer prochainement.
      Doctor Who éminemment intéressant, je ne l’ai pas inclut ici pour son caractère trop mouvant mais il pourrait faire partie d’un classement plus large.

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  3. Ach, Muller!! J’aime beaucoup Richard Sammel, c’est mon favori dans Un village français – avec Thierry Godard. Perceval, c’est une analyse intéressante, quoique je ne me sois toujours pas remise d’avoir étudié en classe de 5° Perceval ou le Roman du Graal, par une prof à côtés de ses pompes. Les autres, connais pas!

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    1. Thierry Godard ❤ excellent, j'ai du faire un choix terrible. Je suis sûre que la libération et l'épuration lui donneront plus d'ampleur et de complexité. Heureusement que je ne l'ai pas étudié, elle a en quelque sorte anticipé le futur Perceval. Je ne pourrais que te conseiller The Office (la 1ère saison, très en dessous, n'a rien à voir avec le reste) et Les Soprano vision subtile et complexe d'un chef de mafia, observé sous tous les angles, juste exceptionnel !

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  4. Pas mal du tout ton classement, j’approuve tout particulièrement le choix de Tony Soprano (Gandolfini nous manque tant) ! Perso, de tête, je pense que j’aurais mis Bernard Black (Black Books), Maurice Moss (The IT Crowd), Mr Bean, Dexter Morgan, Dale Cooper, Joey (Friends) ou encore Dr House.

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    1. Je ne peux pas m’empêcher de penser à la carrière qu’il aurait pu avoir… Pourquoi Roy n’est jamais mentionné ? C’est comme mon frère XD. Héhé que serait un classement sur les séries de Tina sans Black book ? Bons choix excepté pour Dale Cooper (ça ne me dit rien).

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      1. Que veux-tu, Bernard Black est pour moi un Dieu ! 😮 Attention, j’adore Roy, j’adore d’ailleurs tous les personnages de la IT (je me reconnais même beaucoup en Jen, j’ai même connu des situations similaires !), mais voilà Moss c’est ZE perso de la série si je devais en garder qu’un seul. Maiiiis regarde Twin Peaaaaks !

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      2. C’est vrai que Moss a une dimension inattendue, notamment avec sa zone de bonheur drôle, surprenante et touchante.
        J’espère que tu finiras par comprendre le service pour lequel tu bosses. Et le cours de gym, Douglas est vraiment énorme !
        Okkkkkkkkkkkkkkkkkk !

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      3. Ah ah m’en lasse pas ! J’adore sa Duck face, c’est limite s’il ne se retient pas de rire 😀 Un autre moment hilarant : Roy en fauteuil roulant sur un élevateur, le meilleur running gag, j’en pouvais plus !

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      4. Ouuuuais on voit que le gars s’éclate ! Et puis la tête dégoûtée de Jen est drôle à regarder !
        I’MMMMM DISABLED ! mouahahahha c’est hilarant, cet épisode m’a fait pleuré de rire. Dès que j’ai un coup de déprime, hop je le revois !

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      5. Cet épisode est juste… parfait, y a du génie là-dedans !
        Je ne me lasse pas de cette vidéo ! J’adore aussi la scène de fight entre Douglas et sa meuf trans !

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      6. Hé hé et son erreur, il est génialement kitsch ce Doug avec son intérieur léopard !
        Pour en revenir à Moss il est génial quoiqu’imprévisible. Lors du jeu de rôle j’ai cru qu’il allait faire une crasse à Roy et finalement c’était très émouvant. J’aimerai retrouver l’épisode où il fait une blague à Roy justement en lui balançant un café supposément vide, le pauvre pour une fois qu’il s’amusait 😀

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      7. Oui ! Ca ne m’avait jamais tenté jusque là !
        J’adore tes cadeaux ! J’ai vu et revu les best-of, surtout la gym 😀
        The it crowd c’est vraiment une magnifique surprise ! A l’arrivée de Douglas j’ai eu peur du grotesque et de l’exagération, son perso me faisait rire mais pas autant que les autres. Et sur les com’ d’une vidéo les gens citaient « damn electric sex pants ». Je me souvenais du passage et je ne comprenais pas pourquoi ça faisait autant rire. En effet lors du visionnage j’avais pas fait attention à la voix de Matt Berry, ce mec est juste génial. « Victoriiiiiiiia, I thought you were deaaaaaaaaaaad » génie ! Dans le genre y’a ça et c’est très con https://www.youtube.com/watch?v=bYudKt3sQHE

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  5. Je sais, je fais de super cadeaux, je me demande quelle est ta date d’anniv’ (au moins j’ai des cadeaux en stock).
    Oui, au début j’ai flippé, je me suis dit « noooon pas un nouveau personnage, ça va être pourri » et en fait dès son entrée à l’église, je me suis dit « bordel, j’accroche ! » 😀
    Ahahahah c’est énorme le coup du pantalon, surtout avec tous les religieux qui débarquent pendant que Moss est en train de le réparer en position délicate ahahah putain c’est pas subtil mais ça me fait marrer !
    Mon dieu c’est excellent (J’adooore sa voix, hop je vais faire comme Mika et Jenifer, je me retourne ! 😮 ).

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    1. C’était le 5 juin.
      Certaines phrases sorties de son contexte,sont très… intéressantes
      « Pull down my pants and do your job ! » C’est vrai j’avais enfin accepté Denholm, sa venue à l’église honnêtement j’ai cru le pire. Faut dire qu’avec un si court format dur de s’attacher aux détails.
      D’après mes recherches il fait des podcast pour la BBC et intervient dans sa création Toast of London qui contient un doublage de porno gay très très étrange.

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      1. Alors joyeux anniversaire en retard 😮 😀
        Pourtant son entrée à l’église est énorme, pour moi c’est une des meilleures entrées d’un personnage toutes séries confondues.
        Ouiiiii effectivement j’ai vu cette vidéo et je recherche très activement Toast of London (j’ai du mal à la trouver en téléchargement ou streaming). Et j’écoute aussi ses albums sur Spotify 😮

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      2. Merci !!!
        Elle est excellente, il tient son perso dès son apparition, c’est juste face à l’exagération je suis toujours réticente. En réalité j’étais conquise dès la moitié de la scène 😉
        Pareil ! Du coup merci la BBC ! Je prévois aussi pour ses albums, t’en as pensé quoi ?

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      3. Franchement j’aime bien ses albums, j’adore le côté 70s et ses chansons sont très entêtantes mine de rien !

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      4. Raaaaaah je pourrais écouter sa voix des heures, je surkiffe ! Music For Insomniac est une tuerie ! D’ailleurs, tu as vu aussi certains de ses clips ?

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      5. Un de mes préférés reste So Low. On a l’impression de voir un banal clip sauf qu’en regardant les détails la vidéo est trèèès kiffante !

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      6. Je retiens ! Je n’ai vu que le clip psychédélique. Curieux son album, d’un côté tu as une oeuvre qui fait appel à tout les codes du genre (parodie ou pas ?) et d’un autre tu as quelque chose d’hypnotique.

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      7. Oui c’est paradoxal mais sa musique forme un tout si cohérent ! (je crois que je vais finir par clamer mon amour à Matt sur mon blog !).

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