Grazia est un magazine, pas un féminin comme un autre, qui est honnête et n’hésite pas à dénoncer. Enfin ça c’est l’édito qui le dit, bizarrement le reste suit peu. Rien sur les dessous de la mode ou de la beauté. Rien sur les produits de beauté, ou ce que pourrait dire les courants de mode sur nous les femmes voire sur la société. Sans aller dans la leçon d’histoire ou de sociologie chaque numéro devrait contenir une analyse des références et inspirations des créateurs, ces derniers étant souvent amateurs d’art. Passée la déception après des premières pages intéressantes avec un top dix de l’actualité Grazia redevient un beau publireportage. Ce dossier sur l’érotisme (édition du 26 juin au 2 juillet) portait de belles promesses. Une liberté, un corps sans fard et un petit gout d’interdit pour un dossier qui, selon le rédac chef, devait rendre hommage à une sexualité sans injonctions et sans tabous. Mon cul !
Un érotisme à la définition étriquée
L’érotisme est une invitation à la sexualité. Le prémisse à l’acte. Ni vulgaire, ni littéral l’érotisme est un entre deux où le corps se montre, où l’on suggère. Sur ce point le sujet est maîtrisé. En revanche le dossier ne présente qu’une seule facette. Toujours une jeune femme la poitrine nue, parfois le pubis apparent agrémenté d’une petite toison. Quasiment jamais d’homme ni d’accessoire. Pas de mise en scène et une simple exposition des corps. Heureusement les sources diffèrent suffisamment allant d’un ancien magazine à une master classe donnée par un photographe japonais. Peu de jeu de matière, peu de jeu de lumière. L’objectif se résout trop souvent au même traitement, ce qui n’est pas si surprenant vu le peu de variété chez les modèles.
Des mannequins/modèles qui se ressemblent
N’oublions pas que nous lisons un magazine féminin, il ne sera jamais transgressif sauf cas d’extrême urgence face à une chanteuse ou une actrice en surpoids et à la popularité immense. Ni les corps, ni les seins, ni les visages ne sortent des règles des shootings classiques. Petit nez, ventre plat et petits seins et une petite toison sagement taillée. Ne vous attendez pas à une explosion charnelle, les corps sont minces, voire maigres. Passons la frilosité sur les peaux noires et remercions le photographe japonais pour ces jolis corps asiatiques. Bourrelets ? RAS. Si c’est censé titiller le lecteur qu’est-ce que je me suis emmerdée ! Tous ces machins maigrichons qui tirent une tronche de six pieds j’en ai marre, mettez nous de la vie, de la chair, des sourires bordel !
Aucune différence entre un numéro normal et ce dossier
Le seul mérite sera de nous faire remarquer l’omniprésence de l’érotisme. Espace de publicité ou argument de vente le corps nu de la femme a depuis longtemps perdu de son aura sensuel et érotique. Les clichés du dossier érotique ne s’éloignent en rien des portfolios mode, maquillage, remise en forme. L’érotisme a perdu son pouvoir d’évocation. Et confirme l’hypocrisie de l’époque qui assume les seins mais pas les pénis. Pourquoi l’homme est si absent ? Est-ce un désintérêt marketing ou un tabou moderne où la société accepte la marchandisation du corps féminin et sacralise et cache le sexe de l’homme. Arrêtons cette demi-mesure, montrez nous tous les corps, quelque soit le genre et la forme ou ne montrez rien.
Ce serait presque drôle si ça n’était pas aussi désespérant… « Femme, libère ton corps! (enfin si tu es blanche, jeune, et que tu fais du 32, sinon oublie l’érotisme c’est pas pour toi) » Et bon dieu, pourquoi c’est pas un monsieur tout nu en couv (parce que si je veux voir une fille attirante toute nue, j’achète Lui, pour le coup, c’est quand même mieux fait)?
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Exact tous pareils ! Ou Têtu. Pour les bi ou lesbiennes c’est bien mais pour les hétéros c’est chiantissime.
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Je n’ai jamais lu Grazia car je trouve limite ces magazines féminins sexistes, en général ça m’agace, ça me donne envie de brûler des maisons (bon peut-être pas à ce point), j’en ai marre aussi de voir toujours les mêmes cintres, les mêmes stéréotypes, ces meufs-là ne représentent pas la réalité…
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Le numéro spécial sur les femmes les plus puissantes du monde comportait un nombre hallucinant de mannequins ou femme ou fille de. Toute façon tu lis l’édito c’est toujours de grandes promesses. « Nous osons, nous ne vous jugeons pas, nous parlons à toutes les femmes » et le reste est exactement du même acabit. Et comme tu dis les modèles c’est plus possible, même les boutiques en ligne montrent des filles tristes à s’en tirer une balle…
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Surtout que ces magazines ne se rendent même pas compte qu’ils véhiculent une mauvaise image, celle de la maladie. On fait de la prévention pour l’obésité, je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas s’alerter sur les anorexiques !
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